Dans la tête de Jonathan


Quinze jours après l’escale sur Douai, où nous sommes passés d’un rien de la qualification au 3-Bandes, nous migrons à Calais. Arnage nous rejoint et nous formons donc une poule unique à trois équipes avec rencontre aller et retour. Le gagnant du week-end est directement qualifié pour les phases finales. Sur le papier, Arnage paraît accessible avec, notamment, un joueur plus faible ; par contre, Calais est un collectif dangereux, avec des joueurs N3 proches de la moyenne plafond de la catégorie.

Tour 1 - Face à Arnage, nous mettons l’équipe-type avec Christophe Jaffré au 1-Bande, spécialité moins exigeante devant son manque d’entraînement aux jeux de séries, Stéphane Leclerc au Cadre et moi à la Partie Libre. Tophe hérite du joueur plus faible, Gilles Le Querrec. Malgré la différence de niveau, Gilles, tout au long du week-end, est toujours resté très appliqué, concentré avec un excellent état d’esprit de compétition. Christophe domine et se rode pour les prochains matchs (60-29 en 39 et une série de 12 sur la fin). Stéph affronte Eric Dorizon, le choc est à l’avantage de Saint-Mihiel qui réussit à être plus régulier (100-77 en 22). À la libre, je m’en sors, je déroule mon jeu malgré un billard difficile à dompter, je réussis à rappeler en zone et à gratter quelques points de près. Franck Carreno, de retour en compétition, légèrement décontenancé par mon jeu, réalise la meilleure série des six tours avec 47 sur une américaine jouée très petite. Avec près de 80 points d’avance, la série n’a pas de réel impact sur la continuité du match, je gagne 150-91 en 20, un bon 7,50. 3-0 : la première marche est faite avec succès.

Tour 2 - Les calaisiens montre la couleur, un point rouge vif et sanglant. Arnage perd, à nouveau, les trois duels : François Danis bat Franck (150-33 en 13), Olivier Lecoustre impressionne et vainc Eric (100-43 en 5), Alain Brazy se chauffe contre Gilles (60-29 en 29).

Tour 3 - Quand faut y aller, faut y aller… Stéphane ne peut rien contre Olivier (100-39 en 7). Christophe sombre face au président du club organisateur, Alain (60-39 en 29). Face à François, je subis, je sais que je ne dois pas faire d’erreur, jouer aussi bien que le tour précédent. Le calaisien me mène d’une cinquantaine de points à la mi-partie, je reviens à 77-76, le match se tend un peu plus, les reprises défilent. Plus solide, François conclut (150-87 en 24, une de ses plus mauvaises parties).

Tour 4 - Bis repetita contre Arnage avec les mêmes matchs. Les sammiellois récidivent et infligent un nouveau 3-0. Stéph l’emporte plus difficilement (100-94 en 23), idem pour moi, dans la douleur (150-110 en 32), Christophe, sans surprise (60-33 en 35).

Tour 5 - Dimanche, Calais décide de faire tourner leur effectif, Olivier absent est remplacé par Claude Saint-George, et François laisse sa place à François Brazy. Un gros risque et une fenêtre de tir entre-ouverte pour nous. Malgré l’assurance d’être éliminé, Arnage n’entend pas repartir avec douze bleus et se bat pour le sport. Si Alain ne peut perdre contre Gilles, les deux autres modes de jeux peuvent basculer et nous profiter. Eric fait 25 de suite contre Claude, Franck, 41. La pression monte, Claude, imperturbable, déroule, fait des points partout et laisse aucune chance à Eric (100-46 en 11). Gilles perd (60-35 en 28) et Franck apporte le premier et le dernier point rouge à l’équipe d’Arnage (150-100 en 18). Par cette ultime victoire, les arnageois agrandissent notre fenêtre de tir.

Tour 6 - Nous n’avons pas le choix dans l’embarras, il faut gagner 3-0. Nous nous échangeons les spécialités, Stéph retourne à la libre, Christophe au cadre, et moi au 1-bande. Mes deux comparses débutent forts : 40 pour la libre et 23 pour le cadre, de mon côté, je rame et cours au score. Stéph gère comme il sait faire, Tophe donne de sa personne, la tête dans le guidon (ou plutôt dans un fauteuil cabriolet à armatures en bois laughing), et moi, je rame et quelle galère. Mené 56-42, le réveil doit sonner, léger déclic, je fais 8 puis je fais 9, je rate le 10è d’un soupçon de chouia d’un poil de rien. Alain finit, j’égalise sur la reprise. Ce match nul nous fait basculer du mauvais côté de la barrière, celui des vaincus. Stéph termine laborieusement (150-75- en 24). Christophe perd 96-100 en 19, belle bagarre.

Nous ne passons pas pour “pas grand chose”, encore… Ne pas oublier, non plus, que nous avons remporté le championnat régional et surtout, que nous avons combattu de la plus belle des manières avec l’espoir de faire un hold-up sportif si nous avions réussi à nous hisser en finale nationale du championnat. Regrets, oui, en prenant un peu de hauteur (pas facile pour moi), quel parcours, tout de même !